LE MARAIS
1 avril 2023
Le Haut Marais du 1er avril 2023, c'est un RDV au métro Temple avec 21 étudiants et quatre membres de l'ARC.
D'emblée le groupe est catapulté dans l'enclos des Templiers avec les rebondissements historiques terribles des 8 croisades en Terre Sainte et les exactions de Philippe Le Bel ! L'église Ste Elisabeth toute proche déploie l'emblème des Hospitaliers de Malte à l'occasion d'une kermesse et parachève le récit des 6000 commanderies emportées dans le complot royal du 13 octobre 1307.
On s'approche d'une représentation murale du domaine. La Tour du Temple, la Tour César, la Rotonde ... tout a disparu ! Mais on vibre toujours à l'évocation de ce chapitre historique.
Plus loin le Carreau du Temple, rénové mais encore à vocation commerciale : une file immense attend pour entrer dans ce paradis de la mode de seconde main : le vide-dressing !
Puis on traverse le marché des Enfants Rouges, enfants abandonnés à la naissance lorsqu'ils naissaient hors mariage.
Le square du Temple fleuri et joyeux accueille le groupe pour une histoire des plus tristes : le 8 juin 1795, un petit garçon de 10 ans y trouve la mort dans des conditions inhumaines d'enfermement à la prison du Temple. Françoise Chandernagor raconte l'histoire de Louis XVII dans son excellent ouvrage :" La chambre" . Sur le sol, les limites de la tour sont matérialisées par des clous d'argent. Napoléon craignant les hommages de royalistes a fait raser la tour du Temple en 1808.
On se dirige ensuite vers le quartier juif, sur la place des 260 enfants raflés en 1942, et qui ont trouvé la mort dans les camps de concentration nazis puis vers le Hammam, l'ORT (association juive d'éducation et de formation qui a joué un rôle essentiel après la 2de guerre mondiale auprès des populations rescapées), la Synagogue Art nouveau de Guimard.
Les hôtels particuliers laissés à l'abandon depuis des lustres avaient servi d'hébergement bon marché à cette communauté d'Europe de l'Est jusqu'à ce que André Malraux (ministre emblématique des Affaires Culturelles sous la présidence du général de Gaulle, de 1959 à 1969) réhabilite le Marais tout au long des années 60. Une population de jeunes ''bobos'' (cadres dynamiques surnommés bourgeois-bohêmes)) a alors occupé les logements rénovés, mais à loyers exorbitants, puis les LGBT (homosexuel(le) et trans) se sont regroupés dans la partie du Marais entre le Centre Pompidou et l'hôtel de Ville ;
On arrive à l'Hôtel de Sens, hôtel particulier propriété des archevêques de Sens. La Reine Margot y vécut jadis des amours tumultueuses et sanglantes. Désormais transformé en bibliothèque, dénommée bibliothèque de Forney, le sage bâtiment accueille maintenant les chercheurs et tout bibliophile passionné d'histoire.
Rue des Nonnains d'Hyènes, on admire l'autre côté de l'Hôtel de Sens avec ses magnifiques jardins à la française.
La balade se termine après avoir longé le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah. On aperçoit le visage de l'ancienne ministre de la Santé, nommée par le président Giscard d'Estaing, Simone Veil, dont une partie de la famille fut exterminée dans les camps de concentration nazis. Elle fut une militante des droits des femmes en obtenant en 1974 le vote de l'Assemblée Nationale, composée en très grande majorité d'hommes à l'époque, autorisant la contraception et l'IVG (interruption volontaire de grossesse).
C'est déjà la fin de cette balade historique. Philippe emmène un petit groupe vers un restaurant pour un repas régénérateur.
Merci à Ania, Tatania et Marie-Françoise pour les photos