Montparnasse

3 février 2024

Samedi 3 février 2024

AU TEMPS DES ARTISTES DE MONTPARNASSE

Visite guidée par Marie-Claire VALLET

 

Ce samedi 3 février, c'est un parcours des ateliers d'artistes à Montparnasse qui nous attend. Les 15 étudiants inscrits sont tous présents accompagnés par 6 animateurs.

Entrainés par Marie-Claire, nous nous lançons sur les traces des 70 000 artistes de l'Entre-deux-guerres (1918-1938) qui ont fait les beaux jours de ce quartier mythique. Tout commence dans la rue de la Gaîté...

 

 

 

 Cette rue de la Gaîté où jadis on venait s'encanailler dans une joyeuse atmosphère débridée : dans les bars et restaurants encore bien présents, dans les boîtes de jazz aujourd'hui disparues, au théâtre Montparnasse, au caf'conc (café-concert) du théâtre de la Gaîté, au bal des Mille Colonnes dont il ne reste qu'une plaque, à Bobino, célèbre salle de music-hall reconstruite en 1991, ou encore au pittoresque Théâtre de Goldoni où les personnages stéréotypés de la Commedia dell'Arte improvisaient des farces (Molière s'en inspira au 17e siècle pour écrire ses comédies) pour le plus grand plaisir des spectateurs.

 

 

 

Une pause nous permet de mieux comprendre tous ces artistes, d'origine juive pour la plupart, venus de l'Europe de l'Est en France pour échapper aux persécutions dans leurs pays, entre 1920 et 1940. Ils forment un groupe appréciant la liberté, la stabilité économique, la présence de grands maîtres (Picasso), que la France leur offre.

Ce groupe forme l'ECOLE DE PARIS. Chacun développe son potentiel artistique : ainsi naissent le Fauvisme, le Cubisme, l'Expressionnisme, le Nouveau Réalisme...Il n'y a pas que des peintres. On y rencontre des sculpteurs, des écrivains, des photographes, des égéries comme Kiki de Montparnasse...

 

Quelques mots sur la Tour Montparnasse (1973) qui domine le paysage. C'est le plus haut gratte-ciel de Paris intra-muros  : 209 m et 60 étages. Vue à 360° sur la terrasse. On peut y accéder en 38 secondes par l'ascenseur le plus rapide d'Europe

 

Et le groupe s'engage dans la rue Delambre où de nombreux artistes ont vécu : Gauguin, André Breton (créateur du Surréalisme) Foujita, Helena Rubinstein qui fit construire des ateliers au n° 9 pour Hemingway, Fitzgerald et Isadora Duncan (danseuse). En face le Dingo Bar servait de rendez-vous nocturne aux artistes, tout comme le Dôme (1er café en 1897) qui accueillit Picasso, Modigliani, Man Ray et beaucoup d'autres mais aussi Lénine et Trotsky !

 

 

Au 22 rue Delambre, une plaque en breton (langue régionale parlée en Bretagne) nous intrigue. Mais la traduction nous éclaire : il s'agit de la Maison des Bretons avec la devise ''Mieux vaut la mort que la souillure" avec l'hermine comme symbole.

Poussés par la misère, des milliers de Bretons viennent chercher du travail à Paris dés la seconde moitié du XIXe siècle. La gare Montparnasse tout proche déverse des flots de populations rurales souvent victimes du mépris de la bourgeoisie parisienne. Dans la rue Montparnasse, ces Bretons ouvriront des crêperies très fréquentées de nos jours.

 

Les brasseries mythiques se font face : le Select - 1er café à rester ouvert non-stop toute la nuit, la Rotonde toute rouge et rendez-vous de prédilection de certains présidents lors de leur élection, la Coupole avec 400 places et 24 piliers décorées par les artistes dans l'incapacité de payer leurs consommations : c'était la tradition de payer avec un croquis, un tableau, quand on n'avait pas le sou. Et le Dôme caché dans sa verdure. 

Ces 4 brasseries recevaient les collectionneurs fortunés qui achetaient les oeuvres en négociant ''sous la table''

Kiki, reine de Montparnasse, les fréquentait et mettait de l'ambiance parmi les artistes dont elle était le modèle ... et l'amante !

On rit beaucoup de toutes les anecdotes contées avec humour.

 

 

Au 100bis rue d'Assas, on découvre le musée Zadkine, et son jardin où se dressent ses sculptures.

 

Nos pas nous conduisent vers la mythique Closerie des Lilas, jadis rendez-vous de tous les artistes surréalistes, intellectuels français et américains des Années Folles. Pourtant, à l'origine, ce lieu était surtout investi par les fêtards du Bal Bullier tout proche,  haut lieu de la vie nocturne du 19e siècle et dont il ne reste que le nom sur la marquise de la Brasserie Bullier

 

Les ateliers d'artistes et les académies de peinture et sculpture jalonnent la fin de notre parcours : Académie de la Grande Chaumière, Académie Colarossi, Atelier de Camille Claudel , Académie Ranson, Cité des Artistes avec 128 ateliers dans la magnifique rue Campagne Première, l'atelier d'Yves Klein créateur du Nouveau Réalisme, le Passage d'Enfer remarquable par ses façades aux couleurs pastel, l'Hôtel Istria refuge des artistes démunis et le très spectaculaire ensemble d'ateliers dont la façade primée jadis, demeure le clou de cette balade.

 

 

 

A la fin de la balade, Catherine emmène le groupe déjeuner dans un sympathique restaurant français

 

 

Merci à Katerina, Canan, et Marie-Françoise pour les photos